Que sont-ils venus voir ?
Rien ou presque rien
Il faisait sombre et, au fond, il y avait cette lumière
Et, surtout, ce petit bout de pain.
À l’heure où les armes veulent parler,
À l’heure où l’enjeu économique tue l’humain,
À l’heure où l’on s’empresse d’afficher des chartes au lieu de, simplement, aimer.
Comme tant d’autres à travers le monde,
Samedi soir, pour quelques minutes,
Je me suis agenouillée, j’ai prié.
J’ai prié pour cette paix au loin,
J’ai prié pour cette paix tout proche :
J’ai pensé à ce que j’avais vu, déjà, en trois jours dans mon collège de pauvreté, de violences, de manques d’amour : pour eux aussi, parce que c’est urgent, j’ai prié ;
J’ai demandé pardon pour toutes les fois où moi non plus je ne suis pas ferment d’unité.
Parce qu’on a beau faire,
Mes mains, tes mains,
Ton cœur, mon cœur,
Et même toute la bonne volonté conjuguée
N’y suffisent pas, à la paix.
À l’heure où l’urgence est de l’apprendre, la paix
De faire la paix en soi, autour de soi
De prier pour celle qui est au loin,
Il y avait et il y a une heure à prendre devant Lui,
Pour qu’Il nous la donne et nous aide à la faire :
Et c’est pour cela que tous ceux-là étaient là.
Parce qu’il n’y a que la faiblesse de l’Amour pour changer le monde,
Et qu’ils ont la faiblesse eux de croire, que nous avons cette force de croire, qu’elle est dans ce morceau de pain.