Zabou the terrible

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Mot-clé - Adveniat regnum tuum

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mercredi, septembre 11 2013

C’était un 7 septembre

Que sont-ils venus voir ? 

Rien ou presque rien 

Il faisait sombre et, au fond, il y avait cette lumière

Et, surtout, ce petit bout de pain. 


À l’heure où les armes veulent parler, 

À l’heure où l’enjeu économique tue l’humain, 

À l’heure où l’on s’empresse d’afficher des chartes au lieu de, simplement, aimer. 


Comme tant d’autres à travers le monde, 

Samedi soir, pour quelques minutes, 

Je me suis agenouillée, j’ai prié. 


J’ai prié pour cette paix au loin, 

J’ai prié pour cette paix tout proche :  

J’ai pensé à ce que j’avais vu, déjà, en trois jours dans mon collège de pauvreté, de violences, de manques d’amour : pour eux aussi, parce que c’est urgent, j’ai prié ; 

J’ai demandé pardon pour toutes les fois où moi non plus je ne suis pas ferment d’unité. 


Parce qu’on a beau faire, 

Mes mains, tes mains, 

Ton cœur, mon cœur, 

Et même toute la bonne volonté conjuguée 

N’y suffisent pas, à la paix. 


À l’heure où l’urgence est de l’apprendre, la paix

De faire la paix en soi, autour de soi 

De prier pour celle qui est au loin, 

Il y avait et il y a une heure à prendre devant Lui, 

Pour qu’Il nous la donne et nous aide à la faire :  

Et c’est pour cela que tous ceux-là étaient là. 


Parce qu’il n’y a que la faiblesse de l’Amour pour changer le monde, 

Et qu’ils ont la faiblesse eux de croire, que nous avons cette force de croire, qu’elle est dans ce morceau de pain. 



lundi, juin 17 2013

Tartagueule à la récré

 

C’est vrai qu’on qualifie parfois/trop souvent/de temps à autre les personnes sur leurs noms de famille, sur leurs visages, sur leur manière d’être… avant même de les connaître un peu. On appelle cela « préjugés », parfois cela devient même du « racisme » qui existe sous tant de différentes sortes.

 

Lui, ce collègue, ça planait dans l’air depuis un bon petit bout de temps,

Les boutades, les questions, les répliques à l’ironie de plus en plus cinglante sur mon nom de famille, ma « grande famille », ma « noblesse » dont il semblait visiblement mieux connaître la réalité (!!!) que moi-même : idées reçues, parfois un peu blessantes, je l’avoue, mais enfin qu’importe.

Et là, j’annonçais que je ne prendrai pas de permanence samedi matin au lycée car j’allais à une ordination. Réaction des autres : « wahou, ça c’est rare ! » Et lui :

- Oh, ça doit être fréquent chez toi.

- ???

- Non, mais je veux dire dans ta famille, ça doit être fréquent.

- Euh, non, je n’ai pas de prêtre dans ma famille <ndlr : j’aurais pu préciser que j’avais une grand-tante religieuse, certes >, là, c’est une personne que je connais moi, et ça reste toujours extraordinaire une ordination !

- Nan, mais ce que je veux dire, c’est que dans les familles comme la tienne. Ben, ça va toujours avec la religion. Le roi et la religion !

- Euh alors, pour parler clairement, je suis croyante mais mes parents ne le sont pas.

- Tes parents, ils vont forcément à la messe pour se faire voir, parce que ça se fait c’est toujours le cas dans les grandes familles comme la tienne !

 

Là, un collègue d’intervenir : « elle t’a dit que non ! Les gens ils s’embêtent rarement à aller à la messe quand ils ne croient pas… »

Le collègue de reprendre :  « Je te dis que c’est le cas dans les familles comme ça ! »

Moi de lui dire doucement : « non. Mes parents n’y vont pas… et personnellement, je ne vois pas pourquoi je m’embêterais à me lever si tôt le dimanche si je ne croyais pas ! »

 

Bon, on s’en moque de cette histoire mais cela montre – car ce collègue, ça pourrait être aussi moi devant d’autres situations ! - combien nous sommes pris dans nos vues d’avant, dans ce jugement a priori qui n’est pas le Sien parce qu’il n’est pas Amour : il est enfermement et non pas libération.

 

Le regard chrétien, c’est celui qui ne s’embarrasse pas de préjugés,

C’est celui qui cherche l’Autre en l’autre et qui le voit, déjà, malgré tous ses « non » qui cachent parfois Son Nom,

Conversion du préjugé, prêt-à-penser du cœur, à l’accueil, don donné. 

 

vendredi, mars 22 2013

En joyeux compagnons

 

 

 

Larges sourires à s’apercevoir,

Joie de se saluer,  chaleureusement.

 

Paroles murmurées,

Paroles affirmées,

Paroles échangées.

 

Traces de vie,

Traces de Toi,

Sur les cimes et dans les creux

Du quotidien relu, narré, prié.

 

Mots cherchant à Te connaître :

Questions bafouillées,

Coups de gueule et coups de cœur,

Liberté totale de parole,

Et de ton, et de sujets ;

Liberté totale d’écoute.

 

Mots cherchant ensemble le Verbe,

Dans le dia-Logos,

Et ces silences si denses en guise de ponctuation,

Qui T’écoutent et Te disent en même temps.

 

Mots cherchant à Te vivre :

Pardon demandé au détour d’un rdv,

Pardon donné, tête inclinée,

Pardon reçu, toujours si bouleversant de gratuité.

 

Mots cherchant à Te dire :

Quatre mains tendues humblement ensemble le temps d’un Notre Père

Pour redire ensemble leur Essentiel,

Et ce même lien filial qui les unit avant tout.

 

Béni sois-Tu Seigneur,

Pour le don de l’accompagnement spirituel,

Pour sa justesse, pour sa délicatesse,

Pour cette aide qui nous aide tant à marcher,

Un peu moins bancalement, vers Toi,

Et qui nous redit comment Toi, joyeux compagnon des routes de nos jours comme de nos nuits, Tu marches sans cesse avec nous.  

 

jeudi, décembre 20 2012

Quand je ne T'attends pas

L'Avent, on l'appelle souvent temps du désir, temps de l'attente... 


Temps dans lequel je peine bien souvent à entrer parce qu'il tombe toujours à la mauvaise période de l'année : vous me direz que je n'ai même pas l'excuse de la surprise ! 

Mais vous ne trouvez pas, vous, qu'il est difficile de L'attendre ? 

Par ces jours où je compte trop sur moi, où "j'oublie" que Tu es là, où je ne te laisse pas Ta place, 
Je ne T'attends pas. 

Par ces jours trop pleins où ma prière se réduit peau de chagrin a minima, 
Je ne T'attends pas. 


Par ces rencontres où je ne Te cherche pas dans l'autre, où je réponds seulement avec mes tripes sans jamais un regard vers l'âme, sans un regard de bienveillance puisé en Toi, 
Je ne T'attends pas. 

Par ces regards fatigués qui s'habituent au lieu de s'émerveiller, 
Je ne T'attends pas. 

Mais Toi, Tu m'attends toujours,
Tu es Dieu patient, Dieu désirant même quand nous ne te laissons pas de place, ou la place la plus minime de notre vie, à l'écart de nos activités. 


Et quand enfin nous rentrons chez nous, c'est-à-dire en Toi, s'ouvre alors pleinement l'espace du désir de Dieu dans lequel s'inscrit l'homme, du désir de Dieu inscrit en l'homme ; 
La Lumière vient alors sur la terre, 
Éclat d'une Rencontre, 
Éclat d'un Noël qui, déjà, s'avance. 

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